Jacquot de Nantes, intervention pour les enseignants avec Ecole et Cinéma en Deux-Sèvres

Dans le cadre d’Ecole et Cinéma en Deux-Sèvres en partenariat avec le Moulin du Roc, nous sommes intervenus mercredi 22 janvier au cinéma H-G Clouzot de La Crèche sur le film Jacquot de Nantes (Agnès Varda, 1991).

Nous avons proposé aux enseignants une analyse du film et des pistes pédagogiques pour l’exploiter avec leurs élèves en classe. Film hybride Jacquot de Nantes, est une déclaration d’amour d’Agnès Varda pour son mari Jacques Demy. Alors que celui-ci est très malade, il se met à écrire les souvenirs de son enfance et les fait lire à sa femme. Agnès Varda décide d’en tirer un film. Photographe et documentariste, elle choisit de raconter l’histoire de Jacques sous trois angles différents:

  • Trois jeunes acteurs joueront Jacques enfant, Jacquot, entre ses 7ans et ses 18ans, l’occasion de montrer la naissance d’une vocation de réalisateur chez le jeune garçon, sa vie à Nantes, son quotidien pendant l’Occupation, et puis l’adolescence…
  • Agnès ajoute à cette histoire première des extraits des films réalisés par Jacques. Elle souhaite montrer l’influence de l’enfance de Jacquot sur les films de Jacques

Mais l’univers de Jacques Demy n’est pas seulement évoqué par les extraits. Tout le film baigne de références, de liens avec son œuvre. On y chante beaucoup, on y croise des marins, on se promène dans le Nantes de Lola et Une Chambre en ville

  • Mais raconter Jacques c’est aussi le raconter au présent. C’est son histoire, il est donc important de ne pas l’en exclure. On le voit écrire ses souvenirs, on l’entend témoigner, nous raconter et puis on le regarde, où plutôt on se fond dans le regard d’Agnès. Elle le film de très près, le détaille, ses mains, sa peau, ses cheveux, son visage. On sent ici l’amour de la réalisatrice pour son sujet mais aussi sa dernière chance d’être si près avant la mort, de garder une trace. 

Le film ne compte finalement pas seulement 3 versions de Jacquot mais 5 : les 3 acteurs qui nous présentent sa jeunesse, le Jacques derrière la caméra qui réalise et écrit des films dont on voit les extraits et Jacques à la fin de sa vie qui peint et se souvient.

Trois grands axes s’offrent aux enseignants pour travailler sur le film: un axe historique ( la Seconde Guerre mondiale, la vie à une autre époque), un axe géographique (la ville de Nantes) et un axe culturel (l’univers de Jacques Demy en particulier les liens entre ce film et deux autres films proposés par le dispositif Ecole et Cinéma: Les Demoiselles de Rochefort et Peau d’âne).

Il est conseillé de travailler sur le film en amont de la projection, pour que les élèves ne soient pas surpris par la construction du film. Selon l’axe choisi par l’enseignant, les élèves pourront chercher les élèments dans le film en lien avec la Seconde Guerre mondiale, ou la ville de Nantes ou le cinéma de Jacques Demy.

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